Brève de SUD #février 2023: vers une ouverture 7j/7?!

Sur l’accueil des groupes scolaires le Mardi

Ce matin, vos organisations syndicales étaient reçues par la Direction pour qu’elle nous expose son projet d’accueil des groupes scolaires le Mardi.

L’argument de la Direction s’articule autour d’un accueil privilégié à la fois pour les professeur-es et les élèves quand le musée est vide de ses visiteur-ses. Des établissements franciliens inscrits dans les réseaux d’éducation prioritaires seraient privilégiés pour un tel dispositif. L’Administration prévoit d’accueillir 600 groupes au cours de l’année scolaire 2024-2025 répartis sur 30 mardis par an (soit 20 par jour pour une durée d’une heure trente) alors que les années 2021-2022 avaient vues 141 groupes accueillis le mardi. Notre Direction argue du contrôle total de ces nouveaux groupes en terme de nombre voire en terme de déplacement dans les espaces muséographiques. Les groupes pourraient être incités à visiter des espaces particuliers afin d’offrir une vue plus générale des collections du musée pour ne pas rester prisonnier des immanquables de la région Denon et Sully (pour ne pas les nommer). Plus important encore, les groupes TDO pourraient devenir autonomes et leurs conférencier-es bénéficier d’une « formation » pour accompagner seul-es leurs étudiant-es.

Pour nous la question est claire, d’une mission parmi les plus louables de notre établissement, à savoir accueillir le public éloigné socialement de nos murs, la Direction le transforme en une énième contrainte pour TOUS les personnels et pour le fonctionnement de notre musée dans son ensemble. Le Mardi est un jour de fermeture indispensable pour que le Musée du Louvre puisse remplir d’autres obligations en l’absence du public. Le déplacement des œuvres, les travaux d’entretien du bâtiment, les tests des équipements de sécurité, les exercices incendies/attentats, essais sonores, les tournages, les photographies…

Toutes ces activités essentielles seront perturbées, ajournées à cause de ce surplus d’activités. Comment peut-on imaginer que l’on peut conjuguer toutes ces missions qui vont ne jamais cesser de se percuter ? A coup sûr, les groupes scolaires seront gagnants contre ces activités qui se font pour la plupart dans le silence et au jour le jour. Depuis 2016, 725 groupes ont été accueillis le mardi, en l’espace d’une année scolaire le Louvre veut en accueillir 600. Et ces 725 groupes étaient répartis sur des espaces très restreints : expo temporaire, Arts de l’Islam et Petite Galerie. C’est une explosion du nombre de groupes à très courte échéance et les assurances de la Direction quant à des points d’étape avant d’arriver à ce chiffre ne sont pas pour nous rassurer.

Il n’y avait pas d’argent magique, il va y avoir des agent-es magiques. Comme à propos de l’ouverture du musée jusqu’à 19 heures, l’établissement peine à fonctionner en temps normal, il va falloir ajouter un volet supplémentaire d’activités pour la surveillance. Et voilà que les accompagnant-es des TDO vont recevoir une vague formation pour pouvoir exercer le métier d’agent-e d’accueil et de surveillance ? C’est hors de question. La surveillance n’est pas une activité exercée sans connaissance, sans responsabilités vis-à-vis de l’établissement ni vis-à-vis de la société. Les agent-es de surveillance sont des agent-es exerçant une mission de service public essentielle. Elle ne se pratique pas par-dessus la jambe entre la poire et le fromage. Ces collègues connaissent parfaitement leurs espaces, leurs consignes et ont une expertise qu’ils-elles détiennent seul-es. Nous ne braderons pas nos métiers.

Alors que les agent.es du Louvre se sont mobilisé-es en 2014 contre le projet d’ouverture 7J/7, voilà qu’il revient déguisé en noble cause.

Des idées et/ou des projets sans moyens humains et financiers dans un musée qui subit depuis une dégradation notable des conditions de travail et de visite et un manque d’effectifs.

Doit-on s’y habituer ?

SUD Culture Solidaires, section Louvre, le 27 février 2023.

Brève de SUD #janvier 2023

Réunion intersyndicale sur l’extension des horaires et laremise à plat des plannings

Lundi 23 janvier en fin de journée, les organisations syndicales étaient conviées à une réunion concernant le projet d’extension des horaires et ce qu’il est convenu d’appeler la remise à plat des plannings de la DAPS.

Étaient également présent-es les représentant-es d’un collectif d’agent-es refusant l’élargissement du temps d’ouverture.

C’était la première réunion dite de dialogue social sur ces thèmes, malgré leur étalage abondant dans la presse depuis de longues semaines.

Le calendrier de cette mesure qui ne serait qu’un « projet » semble pourtant bien établi :

– un état des lieux ou diagnostic de janvier à avril 2023 ;

– une élaboration des propositions de plannings de mai à août 2023 ;

– une présentation en instances en septembre-octobre 2023

… et une mise en œuvre en décembre 2023.

Durant toutes ces étapes, la Direction compte mettre en place de multiples groupes de travail où devraient avoir lieu de nombreuses « concertations ». Au regard du calendrier fort précis et du constat du manque prégnant de considération pour les équipes de l’établissement, il est permis de douter de la prise en compte réelle du produit de ces « groupes de travail ». A fortiori lorsque la finalité est clairement affichée avant même le début des échanges.

A cela s’ajoute la nouvelle qu’un audit ou conseil externe sera mandaté sur ce projet. Audit externe qui réunira des conseils hebdomadaires. Nous n’avons pas encore d’information sur le cabinet en question, mais serions curieuses et curieux d’avoir connaissance du contenu de l’appel d’offre…

Ce projet au coût (coup ?) social exorbitant s’accompagnerait donc d’un coût financier non négligeable !

La stratégie de la direction semble être dans un premier temps de miser sur l’effet de sidération puis de mettre en place un cycle long de discussions imprécises afin d’habituer les agent-es à l’idée de sacrifier un peu plus de leur vie personnelle sur l’autel de la grandeur de la direction générale.

Pourtant les collègues de la DAPS, comme toutes les organisations syndicales, sont unanimes contre ce projet.

Si la direction souhaite rediscuter de l’organisation du temps de travail et des plannings, ceci ne peut se faire qu’avec des garanties sur les objectifs poursuivis.

C’est pourquoi SUD Culture demande :

– les moyens pour les personnels de travailler correctement entre 9h et 18h (effectifs, organisation du travail, plan d’ouverture garantie qui soit décent et garanti, prise en compte des impératifs de sûreté et de sécurité, respect des équipes…).

– un arbitrage définitif et rapide concernant l’extension d’horaire rejetée par l’ensemble des organisations syndicales s’étant exprimées : il n’est pas possible d’imposer un tel degré d’incertitude à des centaines de personnes pendant encore des mois.

– l’ouverture de discussions sur les plannings aux conditions suivantes : une fermeture à 18h comme préalable ; des propositions de l’administration pour une amélioration des vies des agent-es ; la garantie que les propositions de la direction ne fassent pas peser de contraintes supplémentaires sur des agent-es déjà écrasé-es par la structuration verticale de l’Établissement Public du Musée du Louvre.

La Direction nous assure que « la boîte de dialogue est ouverte » et qu’il n’y aura pas de passage en force. En attendant, la discussion ne commence qu’après avoir dialogué avec les journalistes.

Et le lendemain, mardi 24 janvier, sans aucune concertation ni même début d’information interne : début d’une extension des visites de groupes scolaires pendant la fermeture hebdomadaire, s’ajoutant aux TDO et « évènements privés » plus présents que jamais.

Une preuve s’il en fallait que les « projets » rendus publics avant tout dialogue interne ont vocation à être effectifs dès leur annonce.

Le 25 janvier 2023

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