Mais que se passe-t-il à la Joconde ?

Eh oui, encore ! Encore, toujours, l’enfer de la salle de la Joconde fait craquer les meilleur-es d’entre nous. On a su faire, on ne sait plus ? Ce baromètre de l’état du musée, le vrai, celui avec des visiteur-ses et des œuvres, pointe sur tempête.

Regarder ailleurs est plus stimulant, mais tant que l’engorgement de la salle de la Joconde ne sera pas réglé, ce musée n’ira pas bien.

L’arrivée d’une exposition majeure en grande galerie n’est pas là pour rassurer sur les mois qui viennent, mettant une pression supplémentaire sur le 1er étage de l’aile Denon et débordera sur l’aile Sully.

Déni, réunions pour calmer le jeu, menace habituelle de remplacer les agents par des stadiers ne régleront pas la situation. Et parlons-en des stadiers : qui les a vu en action sur l’aile Richelieu, sait à quel point leur gestion des flux était honteuse de violence envers le public.

Une chose est pourtant certaine, dès que trop de monde entre dans cette salle, il n’y a plus grand chose à faire pour rendre cet espace à la civilisation. Et ne parlons pas de l’abandon de l’école vénitienne, invisible dans la foule de la Joconde, invisible par la fermeture perpétuelle des petits cabinets.

Le dilemme cornélien arrive vite : si le public stagne ça coince ; si on le fait circuler plus vite, ça coince aux salles rouges où les œuvres majeures françaises du XIXe siècle bénéficient d’un certain succès ! 

Alors, désolé si à la surveillance les futurs enchantés ne font pas frissonner les neurones ! Un futur enchanté c’est enfin maîtriser la popularité de Mona Lisa.

Pas simple, nous sommes tous d’accord, mais il y a comme un sentiment d’abandon de la question aux agent-es qui doivent y bricoler des solutions individuelles. Lâché-es, démuni-es et épuisé-es, tel est le sort des louvriers et louvrières livré-es à la salle des états.

Il est urgent et indispensable d’engager un véritable cycle de discussion pour chercher et trouver le moyen de rendre de la dignité à la salle de la Joconde. La dévotion des seul-es agent-es ne peut se substituer à un plan général.

Mais le plus urgent, c’est encore l’exposition qui s’annonce. Nous bénéficions certes de l’information événementielle, mais il serait peut-être temps de faire part aux personnels du dispositif qui sera mis en place pour gérer l’afflux supplémentaire du public dans un espace déjà saturé… La gestion au fil de l’eau, heure par heure, avec modification des consignes permanentes a plus que fait la preuve de sa toxicité. À quand une présentation à Tous les agent-es de ce qui nous attend pour l’été ? À quand la remise sur le haut de la pile « du problème Joconde »?

Quant à la nouvelle mode du Louvre consistant à faire retomber sur les individus l’incapacité de l’institution à trouver des solutions via un usage abusif du disciplinaire : STOP !

Souffrir au travail, au vu et su de tous, dans le plus grand musée du monde : La honte !

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